mardi 11 avril 2017

Mars 1965 - Interview de Marcel Hendrix - Partie 4

- FRANÇOISE est-elle ce que l’on appelle une « chic fille »?

- Oui, tout à fait, en général, elle est même très gentille, c'est bien pour cela que je suis tellement surpris de ses déclarations. D’autant que ce n'est un mystère pour personne dans le « métier » qu'enregistrer en Angleterre est un pur snobisme, ou seulement l’intérêt d’une firme de disques car, là-bas, les orchestres font automatiquement les quatre titres dans la même séance, ce qui, à notre avis, est trop peu pour que le travail soit excellent, quels que soient les musiciens, même si ce sont de purs génies.

Pour très bien faire, il faut au moins une séance pour deux titres et, ce dont je suis sûr, et que les professionnels européens ne discutent pas, c'est que les musiciens français des studios s’adaptent d'une façon incroyable à tous les styles de musique possibles, à tous les rythmes imaginables.

Ce sont de vrais phénomènes ; tenez, si on énumère seulement les solistes,
il y a chez les trompettes : Roger Guérin, Fred Gérard, Vincent Casino, Maurice Mouflard, Christian Rellest, Yvan Julien, etc. ;
chez les sax : Armand Miggiani, Guy Laffite, Hubert Rostaing, Pierre Gossez, Jo et Marcel Hrasko, Mickey Nicholas, Denis Fournier, Jacques Hendrix, Jean-Louis Chautemps, Barney Wilhem, Michel de Villiers, etc. ;
chez les trombones : André Paquinet, Michel Paquinet, Benny Vasseur, Fernand Verstraete, etc.. ;
chez les bassistes : Pierre Michelet, Guy Pedersen, Jean-Marie Ingrand, Paul Rovère, Ralph Masselier, Michel Gaudry, etc ;
chez les guitaristes : « Nini » Rosso Lobligeois, Victor Appicella, Lemaguer, Darrizourren, Mickey Baker, Duchaussoir, Elek Baczick, etc. ;
aux drums : « Tutur » Motta, Christian Garros, Daniel Humair, Lemarchand, Blanche, Delaporte, Philippe Combelle, etc.

Je cite ces noms au fil de la mémoire, que tous mes autres camarades me pardonnent et Dieu sait qu'il y a autant d’oubliés que de cités.

Quant aux orchestrateurs français, ils sont admirés du monde entier : Michel Legrand, Christian Chevallier, Paul Mauriat, Paul Piot, Jean Leccia, Jacques Denjan, Jean Bouchety, Eddy Vartan, Michel Colombier, Raymond Lefèvre, Jean-Claude Pelletier, Gérard Calvi, Jean Claudric, Frank Pourcel, etc…, ont imposé un « son français » dans tous les continents.
Non ! Vraiment, je ne comprends pas comment Françoise a pu dire une chose pareille. D'autant qu'en plus elle est bien servie par son quartette qui, en dehors de moi, comprend Serge Blondi (batterie), Jackie Giraudo (guitare), Hermes Alesi (guitare basse).

Une chose est également certaine, c'est que tous les disques que j'ai orchestrés pour elle se sont bien vendus ; par contre, on ne peut peut-être pas dire la même chose des « séances anglaises »...

- ETES-VOUS en exclusivité avec Françoise ?

- Oui ! Nous avons un contrat d'exclusivité, mais strictement « moral »

- Pouvez-vous m'expliquer alors pourquoi, récemment, je vous ai vu accompagner Jocelyne, Audrey et Jean-Jacques Debout ?

- Depuis quelques mois, Françoise ne travaille pas beaucoup et j'ai bien été obligé d'accepter du travail pour gagner ma vie. Je suis musicien professionnel à 100 %...
- Mais si elle fait un gala demain, l'accompagnerez-vous ?

- Naturellement

- SI vous deviez tirer une conclusion de tout ceci, que diriez- vous ?

- Je dirai que ce qu'a dit Françoise est une « fausse-note » dans les rapports - artistes - musiciens - et qu'en définitive, c'est là chose fréquente. Mais il est possible aussi qu'elle ne l'ait dit que parce que tout n'allait plus comme elle aurait voulu et alors ça, c'est injuste...

- Vous le croyez ?

- Dans le fond, non ! Par exemple quand, musicalement, Françoise souhaite précisément quelque chose, elle s'explique mal, on ne comprend pas ce qu'elle veut vraiment. Je crois que là encore, elle se sera mal expliquée...

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